prostituer
Étymologie
modifier- (1380) Du latin prostituere (« vendre, se vendre, se prostituer »).
Verbe
modifierprostituer \pʁɔs.ti.tɥe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se prostituer)
- Vendre ou louer une personne à un tiers, généralement un homme, pour la jouissance sexuelle personnelle de ce dernier.
Il m’a prostituée pendant neuf mois. Il avait une armoire de fringues pour femmes complètement dingue. Il « m’apprenait » les techniques, il me rabaissait systématiquement, il me disait que je faisais tout mal, il me faisait mal, il me disait d’apprécier la douleur comme plaisir, ou d’apprendre à faire avec.
— (Rosalie, propos recueillis par Claudine Legardinier, « Rosalie : « J’ai survécu et c’est déjà beaucoup » », dans Prostitution et Société, 18 juillet 2022 [texte intégral]. Consulté le 23 octobre 2023)Elle prostitue sa fille. — Elle l’a prostituée pour de l’argent à un vieillard dépravé.
- (Sens figuré) Ravaler, déshonorer par un usage indigne, avilir, dégrader.
Parce que des hommes cruels ont prostitué dans leur langage des expressions généreuses, s’ensuivrait-il qu’il n’est plus permis de se rallier à de sublimes pensées ? Le scélérat pourrait ainsi ravir à l’homme de bien tous les objets de son culte, car c’est toujours au nom d’une vertu que se commettent les attentats politiques.
— (Germaine de Staël, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800).)C’est prostituer son honneur que d’agir aussi bassement. — Un juge accessible à la corruption prostitue la justice, la magistrature.
- (Pronominal) Avoir un rapport sexuel contre rémunération, vendre l’accès sexuel à son propre corps à autrui.
Elle s’est prostituée dès son plus jeune âge.
Le Tribunal fédéral a également remis en cause la croyance selon laquelle cette jeune femme aurait « choisi » de se prostituer, en soulignant le manque d’alternatives qui s’offrait à elle : sans aucune formation, n’ayant pas terminé sa scolarité, elle était, au moment de son entrée dans la « profession », victime de « graves problèmes de toxicomanie ».
— (Élise Guiraud, « Suisse : prostituer plus pour gagner plus », dans Prostitution et Société, 10 décembre 2009 [texte intégral]. Consulté le 23 octobre 2023)
Apparentés étymologiques
modifierVocabulaire apparenté par le sens
modifierTraductions
modifiervendre un service sexuel
- Allemand : huren (de), prostituieren (de)
- Anglais : prostitute (en)
- Catalan : prostituir (ca)
- Danois : prostituere (da)
- Espagnol : prostituir (es)
- Espéranto : prostitui (eo)
- Grec : πορνεύω (el) porneío
- Grec ancien : πορνεύω (*) porneuô, λαικάζομαι (*) laikadzomai
- Ido : prostitucar (io)
- Italien : prostituire (it)
- Japonais : 売春婦に (ja)
- Néerlandais : prostitueren (nl)
- Occitan : prostituir (oc)
- Portugais : prostituir (pt)
- Tchèque : prostituovat (cs)
Prononciation
modifier- La prononciation \pʁɔs.ti.tɥe\ rime avec les mots qui finissent en \ɥe\.
- France : écouter « prostituer [pʁɔs.ti.tɥe] »
- Somain (France) : écouter « prostituer [pʁɔs.ti.tɥe] »
- Île-de-France (France) : écouter « prostituer [pʁɔs.ti.tɥe] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- « prostituer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (prostituer), mais l’article a pu être modifié depuis.