Deux groupements d'étudiants de l'université de Zurich, fondés en 1930, le Nouveau Front et le Front national, plus extrémiste, fusionnèrent en 1933, année même de la prise du pouvoir par Adolf Hitler, sous le nom de Front national. A ce mouvement se joignit une aile d'anciens radicaux de Schaffhouse dirigés par Rolf Henne et la majorité de la Nationalsozialistische Eidgenössische Arbeiterpartei (NSEAP, parti national-socialiste confédéré des travailleurs). Le Front national compta au maximum 9000 membres (Frontisme). Hors de ses fiefs de Schaffhouse (27% des voix en 1933, lors d'une élection partielle au Conseil des Etats) et de Zurich, où il conquit la même année dix sièges de conseillers communaux (sur 125), il se propagea surtout dans quelques régions d'Argovie, Berne, Thurgovie et Saint-Gall. En 1935, il entra au Conseil national avec Robert Tobler pour seul représentant. Sérieusement embarrassé par des "affaires" et tombé dans l'isolement en raison de sa glorification de l'idéologie du national-socialisme, il perdit en 1938-39 la totalité de ses mandats et disparut au début de 1940. Après la campagne victorieuse de l'armée allemande à l'ouest, il retrouva son élan. Selon la région, il s'appela désormais Eidgenössische Sammlung, Nationale Gemeinschaft ou Nationale Opposition (Rassemblement national, Communauté nationale, Opposition nationale). Il reçut plus de 10 000 francs du ministère allemand de la Propagande pour ses activités de presse. Le frontisme fut interdit par le Conseil fédéral en 1943.
Affiche pour les élections communales de la ville de Zurich du 23 septembre 1933, réalisée par Groner (Museum für Gestaltung Zürich, Plakatsammlung, Zürcher Hochschule der Künste).
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Sources et bibliographie
- Schriften der Nationalen Front, 1933-1935
- B. Glaus, Die Nationale Front, 1969
- W. Wolf, Faschismus in der Schweiz, 1969
- K.-D. Zöberlein, Die Anfänge des deutsch-schweizerischen Frontismus, 1969
- A. Mattioli, éd., Intellektuelle von rechts, 1995
Liens